Une intelligence qui contrecarre les lois de la nature


  • Quelques expériences pour en savoir plus sur les goûts de notre cher blob



Nous avons voulu démontrer que, comme tout être vivant, le blob a une personnalité. Nous avons donc essayé d'établir une expérience qui démontrerait que le blob a des préférences alimentaires, mais aussi qu’il sait faire des choix.
Dans un premier temps, nous avons juste placé le blob dans une boite de Pétri où se trouvaient un petit bout de banane, un de courgette, d’oignon, de chocolat et d’orange (voir photo ci-dessous).

Courgette 

Banane

Chocolat


Dans un deuxième temps, nous avons préparé des gels à base d’aliments de notre quotidien (préparation composée d'agar-agar, d'eau, et d'aliments comme le jaune d’œuf, le sucre, l’avoine et le concombre). Puis nous avons déposé un blob au milieu d’une boîte de Pétri, dans laquelle nous avons placé aux quatre points cardinaux un peu de chaque gel confectionné par nos soins. Nous avons ensuite attendu un moment pour qu’il fasse son choix : nous pensions qu’il allait d’abord se diriger vers le jaune d’œuf, puis vers l’avoine, ensuite vers le sucre et enfin vers le concombre pour cette deuxième expérience.




Jaune d’œuf (haut) ; Avoine (gauche) ; Concombre (bas) ; Sucre (droite)







Après 4 heures de repos
Après 14 heures de repos













Pour ce qui est de notre première tentative, le blob s’est intéressé au chocolat, à la banane et à la courgette, aliments qu'il a totalement recouverts. En revanche, en ce qui concerne l'orange et l'oignon, il n'a même pas voulu y goûter !

Nous pouvons donc en conclure qu’il sait sentir et choisir ses aliments en fonction de ses préférences et de ses besoins : l'orange contenant de l'acide, produit répulsif pour le blob, cela explique qu'il ne la supporte pas ; l'oignon, lui, est enrobé de peau, qui n'a aucun apport nutritif, ce qui n'intéresse donc pas le petit blob "nutritionniste". 

D'après les photos capturées et montrées ci-dessus, on remarque que pour la deuxième tentative, le blob a une claire préférence pour le jaune d'œuf. En effet, après quatre heures seulement, le blob avait entièrement recouvert le gel « jaune d’œuf », son "goûter" ! Contrairement à ce que l'on pensait, il s'est ensuite mis à explorer le gel « concombre » après 14 heures de dégustation de protéines. Il s’en désintéressa quinze heures après l’avoir découvert. 

Nous pouvons donc constater qu’il raffole du jaune d’œuf, et qu’il sait faire un choix, ce qui concrétise l'hypothèse qu’il ait une personnalité !
 

  • L'intelligence du blob démontrée à travers un labyrinthe
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    Dépourvu de cellules nerveuses, le blob ne devrait avoir aucune forme de raisonnement logique : et pourtant ! 
    Audrey Dussutour, la fameuse chercheuse spécialisée dans l'étude du blob, a réussi à démontrer que cet unicellulaire possède une certaine intelligence : on parle d'intelligence extérieure. 
    Nous avons également essayé de confectionner un labyrinthe, afin de tester à notre tour les capacités de ce protiste. 

    Pour ce faire, nous nous sommes aidés d’un modèle trouvé sur internet, de plâtre et de gélose. La gélose nous a servi de coffrage car nous avons inséré du plâtre dans des trous (coupés dans cette gélose avec un scalpel) qui sont devenus les parois du labyrinthe. 

    Le but était donc de prouver que notre ami possède une forme d’intelligence, qu'il nous montrerait en se créant un passage de l'une des sorties (où seraient placés des flocons d’avoines) vers une autre. 
    Pour se créer un passage, le premier objectif du protiste serait de retrouver les deux sorties en se déployant sur la totalité de la surface exploitable du labyrinthe. Une fois ce premier objectif atteint, les deux points d’arrivée de notre compagnon étant géolocalisés, le blob devrait retirer ses pseudopodes (que l'on pourrait qualifier comme étant ses jambes) dans les chemins et les espaces vides de nourriture, ce qui ne laisserait qu’un seul chemin rejoignant les deux pôles de nourriture à travers tout le labyrinthe. Ce chemin, au fil du temps, devrait s’épaissir afin de permettre un déplacement plus rapide des nutriments contenus dans l’avoine. Il s’avère que ce chemin est, dans 80 % des cas, le chemin le plus court à travers le casse-tête proposé. 
      

    Malheureusement, cette première expérience, que l’on peut nommer « plâtre », s’est arrêtée avant même d’avoir commencé car le plâtre s’était mal propagé et la gélose avait légèrement bougé. Les murs se sont alors effondrés car ils étaient trop fins ou remplis de bulles.

    Peu après, nous avons renouvelé l’expérience. Pour cela, nous avons repris le labyrinthe précédemment utilisé, refait des trous dans une nouvelle gélose, et pour éviter que le blob ne passe dans les trous, nous y avons déposé du gros sel rose, qui est un répulsif pour le blob. Puis nous avons mis le blob à différents endroits dans le labyrinthe, et posé des flocons d’avoine aux sorties de celui-ci (voir photo ci-dessous).








    Au début, tout se passait bien, puis après une nuit de repos, nous avons observé que le sel avait totalement disparu ! Nous en avons donc remis. Hélas, le blob n'avait pas avancé de toute la journée, et le sel avait de nouveau disparu !
    Nous avons donc pu en conclure que la gélose, étant humide, a dilué le sel. Et le blob, repoussant le sel, n'avait donc pas avancé à cause de la gélose salée.


    Ne voulant pas baisser les bras, nous avons trouvé un nouveau moyen de créer un labyrinthe, avec de vrais murs cette fois-ci. Nous avons continué à utiliser le modèle du labyrinthe trouvé sur internet, de la gélose et… des Legos©, qui ont fait office de murs ! (voir photo ci-dessous) 

    Ce ne fut pas facile car voulant reproduire le schéma, le labyrinthe devenait assez volumineux, ce qui nous obligea à prendre un plus gros contenant. Après y avoir déposé nos murs, nous y avons versé de la gélose toute neuve. Nous avons évidemment introduit le blob à plusieurs endroits, et déposé de l'avoine aux mêmes endroits que les fois précédentes, mais en plus grosse quantité.





    Hélas, trop grand défi pour notre « petit » organisme ! Avant même que le blob ait pu se développer correctement (ce qui fut lent..très lent... trop lent même), de la moisissure apparaissait sur la gélose ! 
    Le blob disparut rapidement, attaqué par des champignons. Heureusement, la boîte qui était posée seulement sur les murs faits de Legos© était, à l’inverse, trop petite pour le blob qui y résidait. 
    Il s’en est donc échappé et a totalement recouvert le labyrinthe ! 

    Objectif n°1 : atteint !
    Mais avant de créer un réseau qui relierait les deux sorties, il commença à créer des spores, et se figea. Nous n'avions jusqu'ici jamais réussi à développer un blob à partir de spores. Malheureusement, comme tous les autres, il fut recouvert de moisissure avant une reproduction complète.
     
    Nous raccrochant à notre enthousiasme et nos derniers signes d’espoir, nous avons fait une quatrième tentative.
    Nous avons repris de manière identique celui créé par les chercheurs : un labyrinthe avec seulement de la gélose. Nous avons donc renouvelé ce que l’on avait fait avec les deux premières tentatives, c’est-à-dire couper la gélose pour faire des trous qui seront les « parois » de notre labyrinthe. Nous y avons introduit le blob à différents endroits, ainsi que de la nourriture, afin d'attirer le blob et donc de le faire bouger (voir photos ci-dessous). Comme l’a dit la chercheuse Audrey Dussutour, "la vie d’un blob ne comporte qu’un seul objectif : manger" !














    C’est une réussite ! Le blob s’est bien développé. Il a même réussi à fusionner pour relier les deux sorties. Le petit tricheur, il passait tout de même un peu dans les trous... Mais à part cela et le fait qu’il n’était pas très coloré et épais, notre blob a réussi à résoudre le labyrinthe, même s’il n’a pas suivi notre protocole premier.

    Nous pouvons en conclure qu’il a donc une forme d’intelligence, même en l’absence de neurones. 
    Nous ne savons pas exactement comment le blob peut établir une telle intelligence, mais elle est existe bien.
    Notre expérience a donc donné lieu à un résultat peu convaincant, mais qui en reste un petit tout de même !

    Mais il ne suffit pas de tenter une expérience une seule fois pour en tirer une conclusion. Il faut la réitérer afin de confirmer que le résultat reste bien le même, et cela à chaque tentative.
    Nous avons alors essayé une cinquième fois l'expérience du labyrinthe, mais cette fois-ci avec du vinaigre.
    Nous avons dessiné un plan du même labyrinthe, dans un pot que l’on a rempli de gélose. Aux endroits où se trouvent les parois (lignes les plus foncées sur la feuille), avec un coton-tige, nous avons déposé délicatement du vinaigre, élément qui repousse le blob. Nous avons ensuite placé du blob à certains endroits sur la gélose et nous avons attendu le résultat dans l’obscurité.





    Ce fut une nouvelle déception. Le vinaigre avait disparu rapidement, et nous ne nous en sommes pas rendu compte, ce qui fait que le blob s’est baladé sur toute la gélose sans se soucier des traces de vinaigre qui n'apparaissaient plus.

    Grâce au livre d'Audrey Dussutour, nous avons appris que seuls les blobs japonais savent vraiment bien résoudre les labyrinthes, ce qui donne donc une explication à nos échecs : l'origine de notre blob est australien ! 
    L'expérience avait donc une faible chance de donner un résultat convaincant, mais malgré ce petit bémol, nous avons tout de même réussi à le faire travailler sur le labyrinthe.

    Pour démontrer que le blob est intelligent, des chercheurs japonais ont comparé le réseau ferroviaire de la région de Tokyo à celui tracé par le blob. Leur constatation : le réseau que crée le blob est bien plus efficace et robuste ! En effet, ses routes paraissent plus courtes, et moins redondantes.






    Le blob semble penser pour optimiser les transports de protoplasme. Il se réorganise perpétuellement. Des veines se créent et disparaissent au gré de l’environnement.

    Comme disaient Shane Legg et Marcus Huter, informaticiens spécialistes de l'intelligence artificielle : "L'intelligence est la capacité à s'adapter à un environnement ou une situation à un moment donné." 

    Les expériences que nous avons faites nous ont permis de voir que le blob est capable de trouver une solution à un problème en s'adaptant à son environnement. 
    Le blob est donc un être vivant intelligent, malgré le fait qu'il soit dépourvu de cerveau!

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